Si l’on s’en tient à la définition officielle, le ninja
apparaît au 14e siècle au Japon et est un mercenaire, expert en arts martiaux
formé au sabotage, à l’espionnage et a l’assassinat. Il est surtout connu
dans l’imagerie populaire pour son visage masqué, son sabre et des différentes
armes (dont la fameuse « étoile de ninja » : le shuriken). Assassin rapide,
silencieux et efficace, le ninja disparaît dans la nuit dès sa besogne effectuée
pour ne laisser derrière lui que mystère… Ce qui ne pouvait laisser indifférent
les scénaristes de films d’action…
Le ninja est- par définition - japonais,
vêtu de noir, invisible et cruel. Enfin… lorsqu’il est traité de façon traditionnelle.
Le ninja se rencontre fréquemment dans les films asiatiques d’arts martiaux où
il est souvent cantonné au rôle du méchant assassin, si possible du maître du
héros ; mais il ne trouve son potentiel pleinement exploité que dans les films
occidentaux (ou « semi-occidentaux » ).
Transporté dans nos contrées occidentales,
le ninja retrouve toute sa superbe et voit son potentiel pleinement exploité,
fini l’éternel rôle de second couteau ! A l’ouest le ninja se diversifie :
Le rôle du ninja
Le ninja est méchant par principe, et le
reste le plus souvent dans les films occidentaux, guerrier à la solde d’organisations
criminelles divers et variées (sectes, mafia, yakuza, trafiquants d’armes, millionnaire
sadique…).Mais… Après avoir été bêtement réduit a son rôle historique d’assassin,
le ninja peut s’épanouir pleinement en découvrant les bienfaits du rôle de « gentil
» dans de bien belles productions toutes à sa gloire. Mais pourquoi le ninja
devient il gentil me direz vous…. La réponse est simple : « seul un ninja
peut tuer un autre ninja ». Il suffisait d’y penser. Notre ami lanceur de
shuriken peut enfin mettre son art au service de la justice, de la défense de
la veuve, de l’orphelin et du drapeau. Ce passage du statut de vil traître à celui
de premier rôle va cependant avoir une conséquence étrange : son changement d’origine
L’origine du ninja :
Originellement japonais, le
ninja le reste le plus souvent dans les films asiatiques, ou subit une mutation
« couleur locale » pour les besoins des films de kung-fu , et devient alors souvent
chinois ou coréen, sans cependant trahir le principe de la secte d’assassin originaire
du japon. L’asiatique naissant avec des capacités martiales fort développées,
comme chacun sait, le rôle du ninja lui est le plus souvent dévolu lorsque ce
dernier est un traître ou un assassin, en gros, un « méchant ». Cependant,
selon la qualité du film produit et des figurants disponibles, les films occidentaux
diversifient leur approvisionnement en ninja en faisant appel a d’autres minorités
colorées avec une petite préférence pour les ninjas bronzés venus des îles.
Lorsque le ninja défend l’ordre et la justice il subit une mutation étrange :
il devient américain et blanc (avec quelques exception afro-américaines : « black
ninja » s’imposant alors tout naturellement comme titre). J’ai une petite préférence
pour les ninjas à moustaches mais elles ne sont pas toujours de rigueur. Alors
que le ninja asiatique a parfait sa formation au sein d’une organisation secrète
durant de nombreuses années , le ninja blanc est le plus souvent autodidacte ou
issu d’une formation donnée par la CIA (qui, et c’est tout à son honneur, possède
une division « ninja » ). Le ninja afro-américain a une formation équivalente
au ninja blanc, même si les flash-back « je me rappelle mon vieux maitre asiatique
» sont moins courants dans son cas. Si la couleur du ninja change avec son passage
a l’ouest celle de ses habits subit également quelques modifications
La
tenue ninja
Le ninja évoluant dans l’obscurité, sa tenue est originellement
noire, par soucis de discrétion (et aussi parce qu’il est méchant). Mais on ne
le dira jamais assez, le noir c’est fade et triste. Osons la couleur ! Là
où les asiatiques se limitent à jouer sur la couleur de la ceinture ou du bandeau
pour reconnaître les différents clans en cas de mêlée générale, la personne chargée
des costumes sur les films de ninjas occidentaux sait se faire plaisir en innovant
dans les matières et couleurs, laissant libre cours a son sens artistique et son
inspiration débridée. Jaune poussin, doré, blanc, rouge, orange, bleu turquoise,
rose, décor treillis, paillettes … il y en a pour tous les goûts ! bien plus pratique
pour reconnaître les différents clans me direz vous..certes, mais la subtilité
est ici que toutes ces couleurs chamarrées sont l’apanage de la même organisation
secrète sans qu’il y a i une justification quelconque a cette débauche de couleurs
(car tous les ninjas du film combattent le héros). Selon le film le héros
se verra affublé d’une tenue plus ou moins discrète ou ridicule (du treillis ou
la combinaison noire, a la tenue rouge et jaune avec un bandeau frontal où est
inscrit « ninja » au cas il subsiste un doute chez le spectateur). Si le méchant
ninja a toujours sa tenue sur lui (meme au bar ou aux toilettes « american ninja
2 ») , le héros ne la porte que lors des combats qui l’opposent aux suppôts du
mal.
Les techniques ninja
L’entraînement ninja est
relativement méconnu du grand public, et pour cause, ces organisations étaient
peu désireuses de faire la publicité de leurs techniques et méthodes. Heureusement
les films occidentaux ont percé ce secret : la pastèque. C’est en effet ce
fruit innocent et rondouillard qui subit les pires outrages lors des entraînements
ninjas. Découpée au sabre, explosé au shuriken, éclatée coup de bâton, la pastèque
est le matériau de base de tout entraînement ninja qui se respecte (que ce dernier
soit gentil ou méchant). Entraînement complété par des heures de combat, de
trampoline d’ensablement volontaire et de parcours forestiers (voire d’araignée
flottante pour ceux ayant choisi l’option « ninja d’eau »). Les camps d’entraînements
ressemblants furieusement a des centres aérés lorsque les ninja ont des parures
multicolores…
Martialement le ninja est ce qui se fait de mieux, enfin…
cela change un peu dans les films occidentaux… le ninja se bornant le plus souvent
a hurler juste avant de sauter pour être sûr d’être repéré par le héros (ninja
ou non) avant de se jeter tête baissée sur ce dernier, attendant patiemment le
coup qui lui est promis. Le ninja est caractérisé par une résistance plutôt faible
, puisque mourant relativement souvent d’une clé de bras, d’un coup de poing dans
l’épaule ou suite a une chute de sa propre hauteur. Cependant il ne faut pas
sous estimer le ninja, parfois issu de manipulations génétiques (si !) dans la
quête du guerrier parfait. Si le ninja aux intention impures est un peu léger
au niveau résistance physique, le gentil ninja est lui a toute épreuve, bloquant
les sabres a la main, déviant les flèches d’un revers du bras ou bloquant les
carreaux d’arbalète avec les dents avant de les recracher dans la gorge d’un sbire
mal intentionné Si le ninja est connu pour sa tenue et sa maîtrise martiale
il l’est également pour sa panoplie d’armes exotiques. Mais le ninja doit
a l’occident un équipement d’un type nouveau : la bombinette à fumée. Qu’est
ce ? Une boule contenant un fumigène (si possible de couleur de la tenue du ninja)
et masquant sa fuite ou sa transformation civil/ninja. Plus rarement elle sert
de projectile. Les innovations son t sinon assez rares en dehors du foisonnement
de formes etranges et rigolotes que peuvent prendre les shuriken lorsque leur
conception est confiée aux accessoiristes de productions aux budgets faméliques.
J’ai parlé ici de films occidentaux de ninja mais la plupart sont des
films que je qualifierais de « semi occidentaux ». Pourquoi ? Le « 2 en 1 » voyons
! Petit rappel concernant le « 2 en 1 » : cette technique consiste a incruster
dans un film des scènes n’ayant aucun rapport avec ce dernier (ici les scènes
de ninjas) et d’en suite essayer de justifier ce collage par un scénario tordu. Recette : - Prendre un film asiatique inconnu ou jamais fini -
Saupoudrer de scènes ninja tournées a la chaîne en occident (le plus souvent la
même journée dans differents costumes pour ensuite les disperser sur plusieurs
films tout en ne payant que pour une seule prestation) - Lier le tout avec
des dialogues entre les personnages des 2 films différents pour faire croire qu’il
s’agit d’un seul et même film (les dialogues par téléphone étant un des moyens
les plus efficaces, mas également le plus révélateur pour le connaisseur)
Le
film de ninja est un genre a part dans le monde du cinéma bis où les titres rivalisent
d’originalité pour appâter le chaland : « cobra vs ninja », « ninja warrior »,
« ninja exterminator », « shaolin vs ninja », « bruce vs ninja » , « ninja territory
», « american ninja », « ninja fury », « full metal ninja » « black ninja »… Titres
peu variés certes, mais vendeurs de rêves pour les amateurs, surtout lorsque la
couverture du support vidéo est a la hauteur du titre.
Pour celles et
ceux que cette présentation a donné envie de découvrir ce genre cinematographique
inestimable qu’est le film de ninja voila ma petite selection
En « 2 en
1 » je ne saurais que trop vous conseiller « flic ou ninja » : le scénario justifiant
les scènes ninja est tout simplement incompréhensible et les combats et les costumes
frisent le sublime. [introuvable dans le commerce] En film de ninja 100% occidental
: « american ninja 2 » (aka « le ninja blanc) sans hésiter ! [ très facilement
trouvable dans les opérations « dvd a 1€ »] Des GI en caleçon combattant des
ninja ayant échoué a leur passage de ceinture jaune, des héros au charisme n’ayant
d’égal que leur niveau martial, un plan de conquête du monde imaginé par un scénariste
sortant de maternelle… Un sommet du ‘rien’ en matière de jeu d’acteur et performance
martiale, une assez bonne approche du concept de néant a la portée du grand public
Comme le dit si bien la jaquette « pour sa défense…. L’Amérique envoie son héro
» [Non je n’ai pas fait de faute] Je ne m’en lasse pas alors je
vous le met : le petit texte de promo de la jaquette « On ne change pas
une équipe qui gagne ! A la réalisation, Sam fistenberg, grand spécialiste des
films de ninjas. En tête d’affiche, Mickael Dudikoff, star internationale du film
d’arts martiaux, joignant a son talent d’acteur et son physique avantageux une
musculature à la hauteur de ses rôles. Le résultat est a la mesure de l’attente
: un d’action a la JAMES BOND truffé d combats acharnés, spectaculaires et endiablés…
» La vision du film une saveur toute particulière a ce texte…. american
ninja existe aussi en american ninja 1, 2,3 et 4.
Les plus endurcis d’entre
vous peuvent essayer « bruce vs ninja » (ou comment faire des ninjas avec pour
seuls accessoires des sacs en toile munis de 2 trous pour les yeux) , film à la
limite de l’irregardable mêlant des qualités d’un film de ninja minable et d’une
bruceploitation d’un niveau infâme.[ film introuvable dans le commerce ]
Il va sans dire que j’attends avec impatience la sortie prochaine de « Tongan
ninja », comedie située aux iles tonga où un ninja veut venger sa mere tuée par
un poisson si mes souvenirs sont bons.
Merci de votre attention.
Liens utiles http://www.nanarland.com/dossiers/ninjas/inmdb/ http://www.entertheninja.com/
PS: oui, j'enchaine les sujets sur ce qu'on peut appeller le cinema "different"
(ou "de merde" ça depend du point de vue ;) )mais promis , un jour, je ferais
un article sur un "vrai" film, mais c'est pas pour tout de suite, j'ai encore
quelques petites choses a vous faire decouvrir issues de ce monde obscure et peu
frequentable du cinema bis / de serie Z ...